COVID-19 : tout ce qu'il faut savoir sur la vaccination des enfants

COVID-19 : tout ce qu'il faut savoir sur la vaccination des enfants

La vaccination COVID-19 s'accélère à travers le monde, mais uniquement pour les adultes. La vaccination chez les enfants et adolescents est, quant à elle, encore en phase d'essai. Pfizer vient cependant d'annoncer des résultats préliminaires d'efficacité et de tolérance, qui selon l'entreprise sont "remarquables". Selon les experts, l'approbation globale des différents vaccins cette année dépendra de l'évolution du virus et de la pandémie.

Selon Pfizer, le vaccin aurait même « une efficacité de 100% chez ce public (les enfants) ». Ainsi, la société espère pouvoir vacciner ce groupe d’âge « avant la prochaine année scolaire ». Mi-mars, Moderna a elle aussi annoncé avoir commencé ses essais sur des milliers d’enfants âgés de 6 mois à 11 ans, aux États-Unis et au Canada.

Bien que des essais cliniques soient en cours pour tester l'efficacité et la sécurité des vaccins COVID-19 chez les enfants et les jeunes adultes, il est encore un trop tôt pour planifier une vaccination à grande échelle. « Nous serons guidés par l'avis de nos experts sur ces questions, notamment le Comité mixte indépendant sur les vaccins et la vaccination (JCVI) », annonce le Royaume-Uni, qui semble en avance par rapport à d'autres pays concernant la vaccination COVID-19 chez les enfants.

« Je pense qu'il est très peu probable que le JCVI dispose de suffisamment d'informations issues des essais cliniques des vaccins actuels pour recommander de vacciner les adolescents ou les enfants cet été », déclare Saul Faust, professeur d'immunologie pédiatrique et de maladies infectieuses à l'université de Southampton, au Royaume-Uni. « La seule situation qui pourrait changer cela serait la propagation rapide d'une nouvelle mutation plus dangereuse. Mais [...] avec le succès du programme de vaccination des adultes, ce n'est pas quelque chose que je m'attends à voir se produire ».

Déterminer la dose appropriée et la sûreté du vaccin

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Les essais de vaccins anti-COVID chez les enfants sont nécessaires pour déterminer la dose appropriée, ainsi que pour s'assurer qu'ils sont sûrs et n'ont pas d'effets secondaires inattendus. Les enfants plus âgés ont tendance à être vaccinés en premier dans le cadre d'essais, suivis par les enfants plus jeunes. « La dose que nous administrons aux adultes est susceptible de convenir aux adolescents, mais si trop d'effets secondaires mineurs, tels que de la fièvre ou des douleurs au bras, se manifestent, nous pouvons réduire la dose pour les enfants plus jeunes », explique Faust.

Le 31 mars, Pfizer a annoncé les premiers résultats du vaccin COVID-19 chez les enfants. Dans une étude de phase III menée auprès d'enfants âgés de 12 à 15 ans, avec ou sans infection antérieure à SARS-CoV-2, le vaccin a eu une efficacité de 100% et a été décrit par Pfizer comme étant bien toléré. L'essai a porté sur 2260 enfants aux États-Unis, dont la moitié a reçu deux doses du vaccin, tandis que les autres ont reçu un placebo. Dix-huit cas de COVID-19 sont survenus dans le groupe placebo, contre aucun dans le groupe vacciné. Les effets secondaires étaient similaires à ceux observés chez les jeunes de 16 à 25 ans.

Pfizer indique qu'elle prévoit de soumettre ces données à la Food and Drug Administration (FDA) américaine et de demander l'autorisation d'utilisation du vaccin chez les enfants de plus de 12 ans le plus rapidement possible. La semaine dernière, la société a également commencé un essai du vaccin chez des enfants âgés de 6 mois à 11 ans.

Au Royaume-Uni, l'équipe à l'origine du vaccin Oxford/AstraZeneca a commencé un essai de phase II chez des enfants âgés de 6 à 17 ans. Il concerne 300 enfants, dont 240 recevront le vaccin. Les autres recevront un vaccin contre la méningite, qui s'est avéré sûr chez les enfants, mais qui peut provoquer des effets secondaires similaires, comme une douleur au bras.

Après ces premiers essais d'innocuité, il est probable qu'une étude de plus grande envergure, portant sur 4000 à 6000 enfants, soit menée, selon Faust, pour examiner le dosage et l'efficacité du vaccin. Ce n'est qu'à ce stade que l'on peut s'attendre à ce que, globalement, le déploiement du vaccin chez les enfants soit progressivement effectué. Les gouvernements baseront probablement leur décision de déployer le vaccin sur l'ampleur de la transmission communautaire et la mesure dans laquelle les enfants y contribuent.

À l'heure actuelle, on ne pense pas que les enfants soient exposés à un risque de COVID sévère, mais ils contribuent à la transmission silencieuse du virus. Ainsi, ils augmentent le risque global de mutation dangereuse lors de sa transmission entre individus. En outre, on observe une légère augmentation des infections chez les enfants âgés de 11 à 15 ans, selon les dernières.

Par conséquent, il est probable que les adolescents seront vaccinés en premier, suivis par les enfants plus jeunes. « Si nous voulons atteindre l'immunité collective par la vaccination, nous devrons certainement vacciner toutes les personnes susceptibles d'être infectieuses, et cela inclura les enfants », déclare dans un communiqué Peter English, ancien président du comité de médecine de santé publique de la BMA. « En termes de priorités, les enfants plus âgés seront plus prioritaires, car ils sont plus susceptibles d'infecter les autres ».

CanSino Biologics, Johnson & Johnson et Codagenix prennent part à la course

Plusieurs autres essais de vaccins COVID-19 chez les enfants sont en cours. CanSino Biologics, basé à Shanghai, en Chine, développe un vaccin similaire à celui d'Oxford/AstraZeneca. Les chercheurs analysent actuellement les données initiales d'un essai de phase II mené à Taizhou, dans la province de Jiangsu, sur 30 enfants âgés de 6 à 12 ans, qui ont reçu chacun deux injections.

Johnson & Johnson a également annoncé son intention d'étudier son vaccin chez les enfants, en commençant par ceux âgés de 12 à 17 ans, avec des résultats attendus "plus tard cette année", déclare le PDG Alex Gorsky lors d'un événement organisé par le Washington Post Live le 4 mars. Il a ajouté que l'entreprise travaillait avec la FDA pour s'assurer que les bonnes informations soient collectées en vue d'une approbation rapide, et qu'il a bon espoir que les enfants américains bénéficient du vaccin d'ici la fin de l'année. Moderna a déclaré qu'elle prévoyait de tester son vaccin chez des enfants âgés de 12 à 17 ans.

Un représentant de la société Codagenix, basée à New York, a déclaré qu'ils pensaient que leur vaccin serait particulièrement bien adapté aux enfants étant donné qu'il est administré par voie intranasale plutôt que par injection. Cependant, il n'est actuellement qu'en phase I d'essai chez les adultes.

Plusieurs autres entreprises prévoient des études sur le vaccin chez les femmes enceintes au cours des deuxième et troisième trimestres. « Tout ce que nous pouvons dire pour l'instant, c'est qu'ils arrivent », déclare Chrissie Jones, de l'université de Southampton (Royaume-Uni), spécialisée dans la vaccination durant la grossesse. Selon elle, Johnson & Johnson devrait commencer son étude aux États-Unis en mai.

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